La période d’observation 2023-2024 a connu des conditions météo-marines remarquables qui ont eu un impact sur l’ensemble des sites Coastsnap. Au moins 5 épisodes tempétueux ont concerné le littoral régional (tempête Patricia du 2 août 2023, tempête Céline du 27 octobre 2023, tempête Ciaran du 1er novembre 2023, tempête Domingos du 4 novembre et tempête Karlotta du 10 février 2024), avec cependant des effets inégaux selon les niveaux d’eau au passage des perturbations. La période a également été marquée par plusieurs grandes marées qui ont eu un impact sur le transit sédimentaire et les niveaux de sable des plages (notamment le 11 mars et le 9 avril, avec respectivement des coefficients de 115 et 112).
Ce secteur de la plage de la Clère enregistre une activité estivale calme, malgré quelques mouvements de sable à l’intérieur du premier caisson, accompagnant la formation d’une berme. Le sable a tendance à remonter en haut de plage. La végétation progresse en arrière du fil lisse dès le mois de juin et se poursuit en juillet. À partir du 15 août, la plage enregistre un apport de sable significatif (grande marée coefficient 103 le 12 août 2023). En septembre, une marche s’est formée au niveau du fil lisse, probablement en lien avec le piétinement. Cette marche se maintient jusqu’en décembre. Le mois de septembre enregistre une alternance entre séquences d’érosion limitée et séquences d’engraissement. En novembre et décembre, le deuxième caisson enregistre une érosion notable en haut de plage, tandis que le sable progresse légèrement sur l’enrochement au niveau du premier caisson. En janvier s’observe une érosion sur l’estran avec une remontée du sable en haut de plage (recouvrement remarquable des ajoncs au niveau de l’enrochement). Cet engraissement du premier caisson se poursuit en février et mars au niveau du haut de plage et donne lieu au recouvrement progressif des débris végétaux disposés pour renaturer l’enrochement. Le deuxième caisson enregistre à son tour un apport de sédiments en haut de plage lors de la tempête Larisa (10 mars). En conclusion : stabilité globale du premier et du deuxième caisson sur la période observée. La renaturation de l'enrochement semble bien fonctionner avec une dynamique de reconquête végétale de juin à août et une remontée hivernale du sable en haut de plage.
La période estivale 2022 est marquée par quelques mouvements de sable de faible ampleur à l’intérieur du premier caisson (recouvrement/découvrement de la base du perré par du sable) et par des atterrissements d’algues dont le maintien en l’absence de nettoyage est d’environ 10 jours. D’un point de vue morphologique, la période automnale est marquée par une alternance entre séquences d’affouillement à la base du perré (formation de poches d’eau), suivies de séquences d’engraissement plus ou moins marquées, avec notamment un épisode d’engraissement significatif sur l’ensemble de la plage en novembre. La phase hivernale se caractérise par un décaissement en fin d’année au niveau de l’épi, la plage retrouvant son abondance sédimentaire de novembre en une quinzaine de jours seulement. D’autres départs de sable s’observent également en février, sans reconstitution notable cette fois. Une phase d’érosion est également enregistrée début mars sur l’ensemble de la plage, notamment en lien avec le coup de vent Larisa (10 mars). Cette phase est cette fois suivie d’un engraissement à partir du 31 mars. En conclusion : on observe globalement une stabilité sur l’ensemble du site, avec quelques mouvements de sable dans le premier caisson. Les séquences d’érosion affectent surtout la base du perré et la zone sud du caisson au niveau de l’épi, mais ces phases sont la plupart du temps suivies d’engraissements notables y compris au cours de l’hiver. La rapidité de la reconstitution des niveaux de sables après une séquence d’érosion plaide en faveur du maintien d’un stock de sable suffisant sur l’avant plage.
L’observation des clichés révèle une période estivale 2022 calme, uniquement marquée par des dépôts d’algues épisodiques dont le maintien sur place est d’une dizaine de jours, par l’apparition de nappes d’eau dans la zone basse de l’estran mais aussi de rides hydrauliques probablement en lien avec les perturbations des courants au niveau des piliers de l’estacade. En automne se produisent quelques apports en galets de taille réduite, notamment lors des grandes marées (septembre). Ces apports se remarquent également au cours de l’hiver lors des coups de vents (février/mars). Le mois de novembre est marqué par un apport d’algues massif le 11 novembre, mais dont le maintien n’excède pas quelques jours. Il enregistre également une érosion très limitée du pied de dune. La période hivernale se caractérise essentiellement par un transit plage/dune actif (recouvrement de la végétation dunaire en décembre et janvier). Des croissants de plage éphémères constitués de galets se forment au début du mois de février. En conclusion : stabilité globale sur la période observée, avec une tendance au transfert de sable de la plage vers la dune.
Le système Coastsnap rend compte de la grande mobilité des sédiments sur ce site au cous de la période observée. Cette instabilité est révélée, par exemple, par la courte durée de maintien de sédiments apportés par les services techniques le long de la rampe d'accès, en été comme en hiver :
Le site ayant été instrumenté en juin 2023, nous ne sommes pas encore en mesure de diffuser les premiers résultats.